Un français à l’île Maurice… Alexandre Grégoire

Attiré enfant par les arts martiaux, l’adolescent qui fréquente Hossegor pendant les vacances cède à la tentaion… Il monte sur un surf à l’âge de 14 ans. Mais vivant au bord de la Méditerranée, il adopte finalement la planche à voile, plus adaptée. Il entame bientôt une carrière professionnelle qui le verra abonamment récompensé en national comme à l’international. Et puisque pour lui un waterman digne de ce nom touche ) tout, il excelle aussi en kitesurf, en free style, en Stand Up Paddle et en pirogue polynésienne. Toujours en quête des meilleurs spots au monde, l’île Maurice ne lui a pas échappé…

Vous affectionné particulièrement l’île Maurice. Quels sports avez-vous ridé ?

Au Morne, sur les spots de One Eye, Manawa, Chameau puis à Tamarin. J’ai vécu une session fole de kitesurf au large de Tamarin sur un « outside reef ». Chaud !

Quelle différence ya-t-il entre Tamarin et One Eye ?

La vague de Tamarin est une gauche de world class. J’ai eu l’occasion de la surfer avec Ludovic Dulou, pas très gros (1,50/2,0m en série), une vague magique ! Du petit lait…

Celle de One Eye est particulière. Pour moi la vague et ses sections sont plus rapides, plus techniques en sur, car elle se trouve après le large, avec les courants… Elle donne plus de « frissons » que celle de Tamarin.

Vous êtes un passionné et un athlète pluridisciplinaire. Comment qualiferiez-vous chacun des sports de glisse que vous pratiquez ?

Tout d’abord et quelle que soit la discipline, il y a ce sentiment de liberté, cette fusion avec les éléments, et le plaisir d’évoluer dans un milieu en mouvement.
Le kitesurf est le sport en 3D par excellence… Surf, vol, vitesse, foil. Un avantage : il prend très peu de place côté matériel.
Le windsurf est un des sports de glisse les plus techniques et l’un des plus nobles. Je le compare souvent à la moto, car c’est un sport de propulsion où il faut faire corps avec la plance. Sinon, c’est la chute.

Quel est votre sport favori ?

One Eye, car j’ai eu l’occasion de surfer la vague dans des conditions petites et grosses. J’ai pris un K.O énorme lors d’une session devant Mitu Monteiro et Raphaël Salles, de bons souvenirs, plus un bon feeling avec les Mauriciens.

Avec quels autres sports au monde pourriez-vous comparer ceux de Maurice ? 

Avec tous ceux qui riment avec « belles vagues », world class et « chaud »… dans notre jargon ! Je peux les comparer au Cap Vert, à Hawaii, à l’Indonésie.

Avec quel « support » de glisse avez-vous pris le plus de plaisir à Maurice ?

Le Kitesurf et le surf. Car il y a suffisamment de vent pour exploiter les spots au maximum.

Avec quel type de matériel avez-vous ridé ?

Le matériel de la marque F-One, qui m’apporte confort, sécurité et performance.

Y a-t-il une ambiance particulière autour des spots de glisse à Maurice ?

L’abiance au Morne est plus décontractée qu’à Tamarin. Mais vous savez, le surf reste un « sport de combat ». Souvent les gens pensent que le surf c’est le fun, les filles et l’ukulélé ! Alors que vous vous battez avec les courants et les vagues pour arriver au peak et qu’une seule vague sur un spot, c’est comme s’il n’y avait qu’une seule part de gâteau pour tout un régiment ! Alors il faut respecter les règles et les priorités. Comme partout il y a un rang à tenir. Selon que vous êtes en SUP, en shortboard, en longboard, en morey, il faut « organiser le trafic » pour maintenir un équilibre. Il faut communiquer entre nous pour éviter de nous gêner ou de nous percuter. La communication n’est pas moins importante sur leau qu’elle ne l’est en plongée ! Rares donc sont les spots où tout est calme car cetains ont les dents longues et ne prennent pas la peine de connaître les règles du lieu en question. Les locaux sont les mieux placés pour nous les enseigner. En tout cas j’ai eu l’occasion de rider à Tamarin avec des tops surfeurs mauriciens !

Quels conseils donneriez-vous aux débutants, intermédiaires et confirmés pour s’éclater à Maurice ?

En kitesurf, en SUP, en surf et en windsurf, le spot du Morne a un lagon sublime sur lequel débuter puis se perfectionner avant d’aller jouer dans les vagues à Manawa. Le spot de One Eye est résevé aux riders aguerris, car en étant déjà au large, en imaginant une casse de matériel, une blessure sur le corail ou le vent qui tombe, c’est la panique à bord ! Il faut toujours avertir une personne à terre ou le club sur place de son départ sur ce spot.

Quant à Tamarin, c’est une vague experte. En revanche, sur sa droit une plage touristique offre un spot plus cool et plus proche du rivage pour les novices.

Avez-vous une anecdote frémissante à nous raconter ?

Oui. Au large de Tamarin, sur une session de kitesurf, le bateau des photographes s’était trop avancé et une vague a pris le bateau et les a jetés sur le reef. La nuit est tombée, le vent faiblissait, nous étions au beauc milieu de l’océan… territoire des requins à l’heure où ils chassent « leur dîner » ! Tout s’est bien terminé, avec quelques petites blessures certes et du matos perdu mais ça aurait pu être beaucoup plus grave.

Quel est le site de l’île que vous préférez lorsque vous sortez la tête de l’eau ?

J’ai fait un « trail » de 20 kms récemment en partant du Morne. Cette montagne est fantastique. j’ai pris également une voiture pour m’aventurer hors des sentiers battus. J’ai vu des paysages magnifiques. j’espère un jour pouvoir prendre plus de temps pour visiter l’intérieur de l’île.

Avez-vous une devise ?

« Qui ne tente rien n’a rien ! ». Il m’arrive encore d’hésiter ou de douter à la veille d’un nouveau challenge, mais une fois sur la ligne de départ, je n’abandonne jamais. Et compte tenu des rêves qu’il me reste à vivre, j’espère toujours trouver l’enthousiasme, l’énergie et les moyens de les construire/

Source : Ocean Indien Magazine