Traditions, coutumes Crétoises.

Musique crétoise

Impossible de se balader en Crète sans voir, placardées sur un mur ou sur un arbre, des affiches annonçant un concert à l’occasion d’une fête patronale. En général, on voit la photo d’un lyraridis (joueur de lyra) avec, à la main, sa lyra,l’instrument phare de la musique crétoise. Parfois, mais c’est plus rare, c’est un joueur de laouto (sorte de mandoline) qui tient la vedette.
La musique joue un rôle important dans la culture crétoise. Pas de baptême, mariage ou panigyri (fête patronale) sans musique et danse.
Parmi les chants les plus anciens, on trouve les rizitika, originaires de Crète de l’Ouest, au pied des Montagnes Blanches, dans le département de Hania. Lesrizitika se répartissent en chansons dites « de table » (pour les banquets ou mariages) et en chansons dites « de route » (entonnées par exemple autrefois sur le chemin du convoi qui emmenait la fiancée sur le lieu du mariage). Certains chants rizitika sont d’inspiration guerrière.
Plus spectaculaires (du moins pour des non-Crétois) sont les mantinadès, couplets versifiés de 15 syllabes qui sont parfois l’objet de joutes oratoires, mais peuvent être aussi beaucoup plus pacifiques, quand il s’agit de sérénades.
La Crète est un vivier de chanteurs et de compositeurs. On trouve facilement en Crète des CD de musique crétoise, un studio d’Héraklion (Aérakis) ayant édité une série bon marché.
Si vous préférez le live, essayez d’être le soir là où se produisent les grands joueurs de lyra d’aujourd’hui, par exemple Giorgos Papadakis, Mikhalis Aléphandinos, Vassilis Skoulas, Manolis Karpouzakis.

Danse crétoise

Les danses crétoises sont spécifiques à l’île. Même s’il existe des ressemblances avec certaines danses d’autres régions de Grèce, la Crète a développé des danses particulières, notamment le pendozalis, dansé par les hommes, très spectaculaire, avec des sauts et des parties improvisées. La danse pidikhtos (ou kastrinos) est elle aussi réservée aux hommes, alors que la sousta se danse en couple. Plus calme, le syrtos, originaire de La Canée, dansé par les hommes et les femmes formant un cercle.
Quant au sirtaki dansé par Zorba sur sa plage, il n’a rien à voir avec la Crète. Zorba est un Macédonien. La danse a été inventée pour les besoins du film, certes par un musicien d’origine crétoise Théodorakis, mais sur la base duhassapiko, la « danse du boucher », originaire d’Asie Mineure.

Religions et croyances

 

La religion orthodoxe est partout. Vous croisez un pope (pappas) en train de faire ses courses ou attablé à la terrasse d’un café, vous tombez, dans un petit village, sur une église flambant neuve (alors qu’à quelques mètres les locaux de l’école publique font pitié…), vous voyez les passagers d’un car se signer au franchissement d’un virage. Autant de signes de l’omniprésence de l’Église, dans les faits comme dans les mentalités.
L’idée d’une séparation de l’Église et de l’État est impensable en Grèce : la Constitution de 1975, révisée en 1986, a réaffirmé avec force la place de l’Église au sein de l’État. Les popes sont donc fonctionnaires de l’État, le mariage civil n’a pas grand succès, et quand le gouvernement, au printemps 2000, a décidé, sous la pression de l’Union européenne, de supprimer la mention de la religion sur la carte d’identité, la levée de boucliers a été immédiate. Le clergé a mobilisé ses troupes (manifestations, pétitions), mais le gouvernement a tenu bon.
Le sentiment d’appartenance à une communauté orthodoxe qui dépasse les frontières a évidemment joué un rôle particulièrement fort dans la prise de position de la Grèce et dans la réaction collective des Grecs face à la crise yougoslave. On a été ouvertement proserbe en Grèce, au nom d’une solidarité orthodoxe et d’un fort sentiment antimusulman (Bosniaques et musulmans étant rapidement assimilés aux Turcs qui tenteraient ainsi une manÅ“uvre d’encerclement de la Grèce par l’ouest).
L’orthodoxie est parfois très agressive car, comme ailleurs, elle nourrit des extrémistes. Les minorités religieuses – catholiques, protestants et musulmans – souffrent de cette agressivité. En tant que touriste, même si vous venez d’un pays catholique, vous ne vous attirerez tout de même pas de remarque à ce sujet.

Savoir-vivre et coutumes

 

Les codes culturels en Crète, ceux du moins auxquels vous aurez affaire en tant que touriste, ne sont pas très nombreux. Pour toute visite de lieux religieux (monastères, églises), il est évidemment recommandé de se vêtir décemment. Cela semble aller de soi… mais combien de monastères sont situés à proximité de la plage ? On a déjà vu des touristes se faire chapitrer parce qu’ils étaient torse nu dans un bus.
Enfin, n’oubliez pas que, dans le sud de l’Europe, pour dire non de la tête, on lève légèrement celle-ci en faisant une sorte de moue alors que pour signifier oui, on l’incline tout aussi légèrement sur le côté.
Il ne faut pas s’étonner de voir, dans certains villages, les Crétois (mâles) porter à la ceinture un pistolet. Comme en Corse, cela peut s’expliquer par l’atavisme (les Crétois ont eu à lutter pendant des siècles pour conquérir leur liberté). Dans les fêtes familiales ou publiques, on n’hésite pas à tirer des coups de feu (on a pu dire que le succès de ces festivités se jugeait au nombre de balles tirées !). Ce goût pour les armes ne signifie pas que les Crétois sont plus violents que les autres Grecs ; certes, la vendetta a existé en Crète (et existe encore de temps en temps…), mais dans des proportions limitées, surtout dans la région de Chora Sfakion.
Les valeurs communément partagées sont le philotimo (le sens de l’honneur associé à une certaine fierté), la levendia (le courage) et l’adelphia (la fraternité). L’hospitalité (philoxénia) est également une valeur importante, toujours pratiquée, surtout dans les petits villages de l’intérieur. Il paraît aussi que les Crétois n’aiment pas la critique, surtout venant d’un « étranger » à l’île…
Petite indication : lorsque c’est précisé, ne jetez pas le papier toilette dans les toilettes, mais dans la poubelle prévue à cet effet. Les canalisations en Crète n’étant pas toujours très au point, elles se bouchent facilement, d’où cette précaution indispensable.

Une journée à la grecque

 

Le rythme de la journée d’un Grec n’est pas vraiment le même que celui d’un Européen non méridional. Ça commence tôt, avec une longue matinée qui se termine par le méssiméri (midi), notion assez vague (13h-15h) qui sert à prendre un en-cas ; puis c’est la sieste (facilement jusqu’à 17h-17h30, silence dans les rangs !) qui précède l’après-midi (apoghevma), période où l’activité reprend (en gros jusqu’à 20h). Le « petit soir » (vradaki) est consacré à la volta, la promenade sur le port ou sur la place ; c’est l’heure des civilités, et surtout pas l’heure de manger (comme la passeggiata en Italie). Ensuite, la soirée peut commencer, le repas ne débutant pas avant 22h le plus souvent.

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