L’exploration de Mars se prépare dans l’Atacama

Le relief martien, sa sécheresse absolue et ses vents puissants n’ont aucun équivalent sur notre planète, mais les déserts matérialisent ce qui s’en rapproche le plus. Il en va ainsi de l’Atacam, la zone la plus aride du monde, coincée entre le Pacifique et la Cordilière des Andes. C’est sur cette immensité rocailleuse qu’a été testé, en mai 2012, « Seeker », un petit robot bleu à six roues. Son job ? Contourner les obstacles sans aucune commande humaine, mais à l’aide d’un GPS. Sur la planète rouge, bien trop éloignée de la Terre, aucun guidage humain n’est en effet envisageable. Alors, « Seeker » se fait les roues dans l’Atacama, en prévision d’Exo Mars 2018, une mission à la recherche de traces de vie extraterrestre.

Si l’Agence spatiale européenne a choisi ce désert, c’est que le robot trouve ici un relief similaire à celui de Mars. La sécheresse, elle aussi, est quasi martienne. Par endroits, les sol n’a jamais connu la pluie. Au point que l’on y trouve des poussières de plus de 20 millions d’années, que l’eau n’a jamais lessivées. À ce niveau d’aridité, la vie atteint ses limites. Pourtant des exobiologistes (spécialistes des traces de vie extraterrestre) espagnols et chiliens ont découvert ici des micro-organismes vivant sur de minces pellicules d’eau, à 2 mètres sous le sol. Ce qui suggère que la vie peut trouver son chemin dans l’endroit le plus stérile, comme Mars par exemple. Mais l’anaogie s’arrête là. Car dans l’Atacama, il fait chaud comme dans un four, tandis que Mars est un désert glacé.

En fait, aucun site sur Terre ne lui est parfaitement identique, mais plusieurs en reproduisent des caractères. Ces sites dits « analogues » se prêtent à une foule d’études et d’expériences : détection de microbes primitifs, formation des astronautes, choix des aires d’attérissage martiens… Dans l’Extrême-Arctique canadien, par exemple, sur l’île de Devon (Nunavut), la Nasa scrute depuis quinze ans le cratère d’une météorité il y a 23 millions d’années, cette cuvette de 20 kilomètres de diamètre est striée de pofonds canyons semblables à ceux observés sur la planète rouge. Leur étude éclaire la genèse des vallées martiennes, et surtout le devenir de l’eau, clé de l’émergence de toute vie. Aux  antipodes climatiques, dans le parc national de Yellowstone, dans l’Ouest américain, des scientifiques traquent les formes de vie les plus primitives, apparues  sur Terre il y a près de 4 milliards d’années. Ces bactéries ont survécu dans des bassins saturés de soufre, des sources bouillonnant à des températures qui feraient fondre les membranes des cellules humaines. Une mine d’information sur les stratégies de survie. Sur Terre, mais aussi ailleurs. L’Agence spatiale européenne est aussi de l’aventure. En mai 2011, au sud de l’Espagne, elle a organisé un défilé insolite sur le sol orangé de la rive du Rio Tinto, digne d’un paysage extraterrestre. À l’essai, un protoype de combinaison, Aouda X, simulant les sensation ressenties dans un scaphandre d’astronaute. C’est dans cet attirail que l’homme débarquera sur Mars. Enfin, peut-être.

Source : Geo

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