La Palmeraie menacée par les excès du tourisme

La palmeraie, située au sud du Maroc, est en grand danger : pénurie d’eau, urbanisation galopante, projets touristiques pharaoniques et parcours de golf menacent la survie de cet oasis. Elle subit les ravages causés par l’homme et le climat, ainsi, alors qu’elle s’étendait sur 16.000 hectares, la Palmeraie a aujourd’hui perdu 30% de sa superficie. 

Depuis plusieurs années, de plus en plus de grands projets mettent en péril l’environnement : ils pompent l’eau, favorise la dégradation des plantations et détériore l’équilibre écologique. «Les projets touristiques, malgré tous les bons côtés qu’ils génèrent, pompent énormément. Cela a un effet négatif sur l’équilibre écologique», confie Nour-Eddine Laftouhi, hydrogéologue à la faculté des sciences de Marrakech. «Personnellement, je considère la multiplication irrationnelle des parcours de golf comme un crime», regrette-t-il.

Marrakech est le site le plus prisé du Maroc. La ville, entourée par le désert et des  montagnes enneigées constitue un véritable paysage de carte postale. Mais la ville compte aujourd’hui dix parcours de golf, dont deux dans la palmeraie, et une dizaine d’autres en attente d’autorisation, même s’ils utilisent beaucoup d’eau. Le succès touristique de ce lieu a fait que même le célèbre Club Med se déploie avec ses trois piscines et son golf à l’intérieur de la palmeraie.

La ville, qui compte près d’un million d’habitants, compte aussi un nombre impressionnant d’hôtels, de piscines et de riads (maisons traditionnelles bâties autour d’une cour intérieure). Des riads achetés pour la plupart par des Marocains ou des étrangers, qui pousse les habitants les plus pauvres hors de la ville. Une situation qui provoque l’amertume et la nostalgie des habitants de la palmeraie. «La source passait ici même, là où je me tiens. Avant, il y avait un ruisseau. Il y avait une source là-bas, une autre à côté. Partout l’endroit regorgeait de sources. Mais du jour où ils ont commencé à construire des villas et des hôtels, l’eau est partie. C’est fini », s’indigne Boujemâa, un habitant de la palmeraie.

Suite à ces nombreux changements, un programme a été lancé par les autorités locales en 2007, avec pour objectif de planter 430.000 palmiers d’ici un an. «Grâce à la centrale de retraitement des eaux usées, ouverte en 2010, et aux puits qui sont déjà opérationnels, des quantités importantes d’eau seront disponibles», précise Abdelilah Mdidech, le directeur du programme de sauvegarde de la palmeraie, piloté par la Fondation Mohammed VI pour l’environnement.

C’est ainsi qu’un grand nombre d’ouvriers s’activent actuellement à planter de nouveaux palmiers et entretenir ceux qui vieillissent. «On en est déjà à 415.292 jeunes palmiers plantés (…) et là, les jeunes pousses ont une bonne reprise, avec des feuilles vertes et une bonne couronne», ajoute Abdelilah Mdidech. Ce dernier se veut «réaliste mais optimiste»: «Je sais que nous n’avons pas les moyens, notamment en eau, pour en faire une palmeraie verdoyante. Il faut être réaliste». «Mais grâce ce projet, je peux dire qu’elle sera sauvée. Je suis optimiste».

Source : 20 minutes

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