2013 sera l’année des aurores boréales

Chaque année, en Arctique, les aurores boréles drapent le ciel. Le spectacle a lieu la nuit, de décembre à février, par -30° à -40°C, et peut durer plusieurs heures. Splendide, mais surtout terriblement utile pour les astrophysiciens : les aurores, manifestation de l’activité du soleil, leur permettent de mieux comprendre ce qui agite cet astre bouillonant. Le ballet est bien orchestré : le ciel se teinte d’abord de rouge et de vert. Puis la voûte se déchire, déversant un flot de lumière phosphorescente. Apparaît alors une arche bleuté, large de 500 à 1 000 kilomètres. Les aurores ondulent comme des rideaux poussés par le vent. Le phénomène, l’un des plus impressionnants de la nature, se produit entre 100 et 400 kilomètres au-dessus de la Terre.

Pour les civilisations arctiques, ces halucinants ondoiements tiennent de la mystique funéraire. Ainsi, au Labrador, on dit qu’ils guident les hommes qui ont trouvé la mort à la chasse. « Arsanit », le mot qui désigne l’aurore en inuit, signifie aussi que « les esprits jouent à la balle dans le ciel ». Mais pour les scientifiques, les confins du cercle polaire où les aurores sont quasi quotidiennes, comme le nord de l’Alaska ou le Nunavik québecois, sont de façon plus prosaïque le champ d’observation des bombardements solaires. En effet , le soleil, énorme chaudron à gaz dont la surface bouillone à 6 000 °C, est balayé en permanence par des vents astraux.  Ces bourrasques, constituées de particules électriques, protonset électrons se transforment en ouragans quadn le soleil est très actif.

Des éruptions jaillissent, libérant l’équivalent de plusieurs milliards d’explosions nucléaires, et les particules électrisées sont projetées du soeil dans l’espace à plus de 600 kilomètres à la seconde. En quelques dizaines d’heures, elles atteignent le champ magnétique terrestre, un bouclier qui protège la Terrre en déviant les particules magnétiques. Sans lui, notre planète serait inhabitable. Mais le bouclier a ses faille; des trous de moindre magnétisme, que franchissent les particules solaires, en créant les aurores boréales. Elles pénètrent alors dans la haute atmosphère, où elles dégringolent en pluie, guidées par les lignes magnétiques jusqu’aux zones polaires. Dans leur descente, elles percutent des molécules gazeuses, qui réagissent en émettant de la lumière : verte pour l’oxygène, rouge pour l’azote neutre, bleue et violette pour l’azote chargé. Des couleurs et des formes que les chercheurs savent aujourd’hui déchiffrer. Une aurore mince et ovale est le signe d’un soleil « silencieux » parcouru de vents calmes. Un arc strié verticalement, d’une activité intense génère des spirales et des rideaux ondulants.

Le phénomène n’est pas propre au pôle Nord : boréales au nord et australes au sud, les aurores se produisent simultanément dans les deux hemisphères. Mieux : ce sont de véritables jumelles, image l’une de l’autre dans un miroir. Quelle que soit l’aurore, 2013 sera la meilleure année de la décennie pour l’observer. Car l’activité solaire y sera à son maximum. Comme elle le fut en 1991 puis en 2012, selon un rythme régulier de onze ans.

Source : Geo Voyage

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